L'arrestation de Salan, chef de l'OAS
rideau

A 16 h 30, trois Sikorsky H-34 décollèrent des Tagarins sous un orage effroyable. A bord de l'un d'eux, Salan, menottes aux poignets et flanqué de Lacoste qui ne lâchait pas sa proie, était entouré de gendarmes armés de MAT 49. Le Siko atterrit brutalement à Reghaïa, plaqué au sol par une bourrasque. Très droit, impassible, Salan sortit de l'hélicoptère.
Par ici, mon général », fait Lacoste en l'entraînant vers un DC-3.
En silence, Salan le suivit. Averti de l'arrestation du chef de l'O.A.S., le commandant supérieur Charles Ailleret attendait près de la coupée.
Vous me reconnaissez ? » dit-il d'un ton sec. Salan, le regardant dans les yeux, ne répondit pas.
Vous avez fait tuer assez de gens, poursuivit Ailleret. Vous allez payer ! »
Blême, les dents serrées, Salan lui tourna le dos et monta dans le DC-3 qui s'envola immédiatement pour Paris.
L'opération Soleil était terminée. Lacoste avait gagné son pari. Salan était sous les verrous.
A l'Elysée, le général de Gaulle, à qui l'on venait d'annoncer la nouvelle, n'eut que ce mot : Eh bien, ce n'est pas trop tôt ! »
Ce 20 avril, à Alger, vingt-quatre musulmans tombèrent sous les balles des deltas.

Au nom de la loi, ouvrez. Vous êtes encerclés. » La porte s'entrouvrit. Salan et Ferrandi hésitaient. Ils furent tirés sans ménagement et collés au mur du couloir.
Mais que voulez-vous ? dit Salan livide. Je ne comprends pas !
Fouillez-les », dit Lacoste sans répondre.
Salan présenta une carte d'identité au nom de Louis Carrière, administrateur de sociétés. Celle de Ferrandi portait le nom de Jean-Paul Fournier.
Filons, ordonna Lacoste qui redoutait une contre-attaque des deltas.
Venez avec moi », dit-il à Salan.
Ferrandi fut emmené par les gardes mobiles ainsi que la femme et la fille du général Salan, qui se trouvaient dans un appartement au troisième étage.
Dans la 403, coincé entre Lacoste et un gendarme de son équipe, Salan toujours livide restait silencieux.
C'est fini, dit Lacoste. Ce n'est plus la peine de perdre du temps à cacher votre identité.
Je ne comprends pas.
Vous êtes le général Salan et vous êtes arrêté.
Je ne comprends pas. »
Aux Tagarins, où deux chars M-24 avaient pointé leurs deux canons de 75 prêts à repousser une éventuelle attaque, Salan persista à nier. Puis refusa de parler. De 12 h 30 à 15 h 45 il n'accepta qu'un verre et demi de vin. Résigné il se laissa photographier par les policiers.
Au sous-sol de la caserne, Ferrandi, interrogé, avoua très vite son identité ainsi que celle de Salan.
Lacoste fit examiner le général par un dentiste. Il craignait que le chef de l'O.A.S. ne s'empoisonnât.
Vos dents sont en très mauvais état, dit un aspirant dentiste, il est temps de les faire voir à un spécialiste. » Salan referma la bouche sans un mot.

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La fin de l'OAS